Les nombreuses études d’observation menées par l’agence d’urbanisme de Dunkerque sur les questions de solidarité et de santé ont fait émerger un besoin récurrent : celui de mieux connaitre la multitude d’acteurs intervenant dans ces domaines sur le Dunkerquois et surtout, de clarifier la question du « qui fait quoi ? ». Construire une toile de l’action sociale est rapidement apparu comme un élément de réponse adapté. Pour mener cette investigation, l’AGUR s’est penchée sur le domaine de la jeunesse.
Une toile de l’action sociale ciblée sur le parcours
La toile de l’action sociale à destination des jeunes représente sous la forme d’un schéma le parcours qu’un jeune peut effectuer entre les différents acteurs du territoire selon la problématique qui le concerne. Elle identifie les structures, les acteurs clés (et leurs coordonnées) auprès desquels le public peut/doit s’adresser dans le Dunkerquois.
La toile de l’action sociale part du jeune, de ses besoins, puis on regarde les différentes options qui « s’offrent à lui », les interlocuteurs qu’il peut contacter, le cheminement qu’il peut suivre entre les acteurs du territoire.
Aujourd’hui six problématiques ont été retenues et font l’objet d’une toile : les situations de délinquance, grande pauvreté, insertion professionnelle, danger, handicap et la santé (sous l’angle addiction-mal être, vie affective et sexuelle).
Parmi les publics cibles identifiés figure les professionnels, les particuliers (accompagnés par les professionnels), les institutions ainsi que les élus.
Une toile pour identifier un écosystème d’acteurs
La toile permet de repérer et connaitre les acteurs qui gravitent autour d’une même problématique, présents sur un territoire, grâce à un mode de représentation synthétique. Elle peut aussi aider à comprendre un fonctionnement institutionnel. Elle permet également de prendre du recul, d’avoir une vision globale et aussi d’identifier les acteurs clés, les experts d’une problématique. Enfin, elle offre la possibilité aux acteurs de se situer les uns par rapport aux autres.
Un outil inspiré de la « toile industrielle » mais pas que…
Le principe de rendre lisible une organisation sur un territoire est le même que pour la toile industrielle. Toutefois la lecture est différente. La toile industrielle a une clé de lecture multiple, elle représente les interdépendances entre les entreprises. Les toiles des acteurs de l’action sociale ont une lecture plus linéaire, de « parcours ». Elles ont un point de départ : l’acteur lui-même concerné par une problématique. Par exemple le jeune en situation de handicap.
Un exercice qui suppose un regard naïf et objectif
L’exercice suppose de porter un regard « naïf » et objectif sur le fonctionnement des structures dans des domaines pour lesquels nous ne sommes pas experts. La difficulté est de bien comprendre comment ça se passe, d’être suffisamment « critique » pour comprendre le jeu d’acteurs et le restituer de façon simple. Les experts d’un même domaine peuvent avoir une lecture différente de l’organisation, du rôle de chacun. La meilleure manière de parvenir à restituer l’existant le plus fidèlement possible est de rencontrer les professionnels et de confronter les points de vue en direct à l’occasion de groupes de travail.
Fort des retours positifs des acteurs concernés et de l'intérêt porté à la toile de l'action sociale, l'AGUR entend bien poursuivre le développement de l'outil.